Les visiteurs du soir,

le ciné-club n°13 des films du Chat Roux

À l’affiche du Ciné-club de cette semaine, un chef d’œuvre du cinéma français: Les visiteurs du soir de Marcel Carné.

En ce joli mois de mai 1485, au château du baron Hugues, on célèbre les fiançailles  d’Anne la fille du châtelain et du chevalier Renaud. Le diable envoie au château Gilles et Dominique, deux de ses suppôts pour semer le trouble dans le cœur des fiancés et précipiter les hommes dans le malheur. Mais les évènements ne se déroulent pas comme prévu, obligeant le Maître des Ténèbres à venir, en personne, achever son œuvre de désolation.

Les visiteurs du soir sort en salle le 5 décembre 1942, alors que la France est régie par le régime de Vichy.

Marcel Carné a souhaité réaliser un cinquième film tiré d’un scénario écrit par Jacques Prévert. Afin d’échapper à l’obligation de propagande imposée par les Allemands aux films contemporains, les deux hommes décident de situer l’action du film au Moyen-âge dans un lieu où existent la magie et les maléfices. Mais on ne peut s’empêcher d’associer le personnage de ce diable qui damne ceux avec qui il commerce aux nazis, le baron Hugues à Pétain et les cœurs toujours battants des amants statufiés à la Résistance.
Un des points forts du film est sa distribution. Pour réaliser ce film Carné s’entoure de comédiens qui jouent à la perfection : Arletty, Jules Berry, Marie Déa, Alain Cuny…

Un budget restreint, le manque de temps et le contexte de l’Occupation entrainent des conditions de tournage difficiles.

Le dallage du décor, fabriqué avec du plâtre et de l’herbe à la place du crin (introuvable en cette période), ne résiste pas aux passages des comédiens qui l’emportent avec eux. Les tissus de mauvaise qualité utilisés pour les costumes des figurants obligent Carné à filmer toute la scène du banquet de loin. Ce qui lui sera d’ailleurs, reproché plus tard. Les victuailles du festin ont tendance à disparaître. Les figurants affamés les mangent. Le Réalisateur doit piquer les fruits au phénol pour pouvoir finir la scène sans qu’ils disparaissent tous.

Malgré un côté désuet, Les visiteurs du soir reste un des fleurons du cinéma fantastique français, superbement interprété, où la poésie de Jacques Prévert se mêle au merveilleux des contes médiévaux.

Bon film et bon week-end.

Retrouvez des photos du film sur notre tableau Ciné-club.

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